Plusieurs versions existent sur l’origine du billard. Certains affirment que le jeu doit sa paternité à la France au XVème siècle. Nous avons alors tranché en vous livrant la version que nous propose la Fédération Française de billard.
Du premier modèle de table connu aux modèles actuels.
Ce jeu était pratiqué à même le sol et était une variété de croquet avec des arceaux.
En Angleterre, en Italie, en Espagne, il avait des règles à peu près identiques et exigeait l'emploi de boules de bois ou billes de 10 centimètres de diamètre, manipulées à l'aide d'un bâton recourbé appelé baliyard en Angleterre, velorto en Espagne, biglia en Italie et lihard en France. Cela dura environ deux siècles, puis le billard se manifesta sur des tables où il conserva la plupart de ses principes antérieurs.
Le premier modèle de table connu est attribué au maître ébéniste–menuisier Henri De Vigne qui l'aurait conçu et réalisé en 1469 sur commande du roi Louis XI pour sa résidence parisienne préférée, le château de la Bastille, où il aimait particulièrement faire retraite. Ses dimensions étaient de 8 pieds de long (244 cm environ) et 4 de large (122 cm environ) et pesait 618 livres (280 kg environ). Quatre aulnes de drap d'Elbeuf recouvraient une dalle de pierre. Il coûta la somme de 317 livres parisis, 7 sois et 6 deniers.
Mais c'est entre les années 1550 et 1630 que le jeu du billard entre dans les mœurs. Il existait alors à Paris de 120 à 150 billards dont les tables avaient les formats suivants : 12 pieds sur 6 pour les plus grands, d'autres 10 pieds sur 5, les plus petits 8 pieds sur 4 et même 6 pieds sur 3 (1 pied = 0.324 m). Ce jeu était alors pratiqué aussi bien par des nobles que par des bourgeois, des écoliers ou des valets.
Le 16 mai 1634, pour la première fois, le mot "académie" fut utilisé pour une salle de billard. Le cardinal de Richelieu aimait le billard et, en 1636, il installa dans la rue Vieille-du-Temple l'Académie royale pour la noblesse.
Il accorda 22 000 livres pour cet établissement destiné à l'éducation de 20 fils de gentilshommes pauvres, hébergés gratuitement et de 50 autres cadets payant pension. Le programme d'éducation comportait les exercices militaires, les mathématiques, l'histoire, l'escrime et le billard. La connaissance complète de ce jeu était exigée lors des examens de sortie donnant droit à l'admission dans la compagnie des mousquetaires du Roi
Louis XIV joua au billard dès l'âge de 15 ans.
C'est en 1680 que fut créé à Verviers, en Belgique, un tissage de laine qui allait prendre une extension considérable et devenir la plus célèbre fabrique de draps de billard du monde. Henri-Simon Simonis et son fils Guillaume en furent les fondateurs.
Le premier traité de billard fut imprimé à Paris en 1588. Il fallut attendre décembre 1696 pour voir paraître le deuxième ouvrage relatif au billard, édité sur le continent, à La Haye.
Mais on peut dire que la première étude sur le billard fut l'œuvre de M. de Mairan, datant de 1728. Cette étude très importante fut déposée à l'Académie royale des sciences le 14 avril 1728. Le jeu du billard prit un tel essor qu'en 1790, on en comptait 800 dans les salles de la capitale. Les parties jouées en 16 points jusque-là arrivaient à partir de 1790 à 30 points, augmentation due à l'amélioration déjà certaine du matériel.
L'actuel billard français n'apparaît qu'en 1850.
Les queues de billard venaient de subir un changement révolutionnaire, sans doute depuis 1823. Le procédé (rondelle de cuir) inventé par le professeur François Mingaud permettait d'exécuter des coups inconnus jusqu'alors. Celui-ci se couvrait d'une craie appelée "blanc d'Espagne". Mingaud avait fait paraître en 1827 un traité intitulé "Noble Jeu de Billard. Coups Extraordinaires et Surprenans, Executés par M. Mingaud, Ancien Capitaine d’Infanterie au Service de France".
N'avait-il pas le premier travaillé et inventé "le rétro" ?
Mingaud était désormais célèbre et nous lui devons une seconde édition de son traité paru à Londres en 1836.
On peut situer la découverte et l'application des bandes de caoutchouc ainsi que l'ardoise pour les tables en 1835.
En 1840, le Palais Royal, splendide bazar ouvert à tous les plaisirs, alignait 40 billards occupés jour et nuit !
Sous l'Empire, même Napoléon jouait au billard alors qu'il préférait les jeux de cartes et les dés, car il trichait admirablement. Au billard, ce n'était pas facile ! La queue dont il se servait était de palissandre avec des incrustations d'ivoire représentant la croix de la Légion d'Honneur, la couronne impériale, une épée à poignée d'or, la tiare et les attributs impériaux ! C'était l'œuvre d'un ébéniste italien.
En 1813, un billard valait 63 napoléons, soit 1260 francs-or.
Le jeu à 3 billes, en France, remonte à 1850. A partir de 1860, le chauffage des tables de billard s'effectuait avec des lampes à pétrole placées au-dessous.
C'est en 1873 qu'eut lieu le premier championnat du monde professionnel, il fut remporté par le français Garnier qui réalisa une moyenne générale de 9,32 avec une série de 113. En 1874, la victoire revint à Vignaux, également français, avec 10,56 de moyenne générale et une série de 159.
En 1900, on chauffa au gaz et enfin, en 1925, à l'électricité.
L'ivoire, connu depuis 1364, devait permettre par la suite la fabrication des billes de billard. Mais, depuis 1935, la recherche dans la fabrication des matières de synthèse, mise au point par différentes méthodes, donne aujourd'hui toute satisfaction et est employée pour tous les modes de jeux.
Plusieurs dizaines de millions de joueurs par le monde pratiquent le billard dans les différents modes de jeux.
Qu’on l’appelle craie ou bleu, il s’agit d’un accessoire essentiel. Et pour une raison simple : mettre du bleu sur le procédé (l’extrémité de la queue, celle qui tape sur la bille) permet de lui donner une meilleure adhérence. Et donc ? Et donc d’éviter les fausses queues. Ainsi, votre queue ne glisse pas de façon incontrôlée et vous pouvez maîtriser vos coups.
L’autre avantage : la possibilité de “mettre des effets” sur la bille. Et oui, en contrôlant la trajectoire de la queue, on contrôle aussi celle de la bille. Ainsi, il devient possible de mettre des effets et de muscler son jeu.
Meilleure adhérence et possibilité de mettre des effets : deux bonnes raisons grâce auxquels tout s’éclaire : oui, il est essentiel de mettre de la craie (qui n’est, d’ailleurs, pas composé de craie) entre chaque coup.
De nos jours, l’effet à gauche ou à droite est tellement inhérent au jeu du billard que bien peu d’amateurs se posent des questions sur l’origine de cette découverte. Il n’y a pas unanimité à ce sujet : certains analystes en attribuent la paternité au Français Mingaud, d’autres à l’Anglais Jack Carr. Les historiens rapportent sur ce dernier une anecdote amusante. Ayant découvert en 1820 le processus de l’effet de côté et conscient du potentiel énorme de sa découverte, Carr se garda bien d’en révéler le secret. Interrogé par les amateurs qui assistaient à ses démonstrations sur les effets extraordinaires qu’il réussissait, Carr attribua son habileté à une craie qu’il venait d’inventer. Il se mit alors à vendre les petits cubes de craie en question à prix d’or, chacun voulant profiter de cette formidable invention. Malheureusement pour lui, un amateur qui n’arrivait pas à le trouver se procura une autre sorte de craie et comprit la supercherie. L’imposture se termina aussitôt, mais Carr était déjà riche. Il continua tout de même à voyager et à donner des démonstrations en Espagne